Ma femme, c’est fou ce qu’elle me ressemble, mis à part quelques détails. Elle, elle prétend que c’est moi qui lui ressemble. Tu parles ! Décidément, je la supporte de moins en moins. Puis pour qui elle se prend avec ses grands airs et sa façon de dire que je lui ressemble ?
De toute façon, j’ai décidé de lui faire la peau. Je lui ai dit, mais sans préciser quel jour ça se passerait. Elle s’est moqué, a rifougné, mais de vous à moi, elle n’aurait pas dû. Ce que je veux dire, c’est qu’à sa place, je me serais abstenu de se ficher de son mec, de moi, quoi.
C’est aujourd’hui le grand jour. Pas de dring, dring, j’ai la clé, encore heureux, la porte s’ouvre, j’entre. Cuisine, personne ; living, personne ; chambre, personne, pas même un amant. Tant mieux, je déteste les bonnes raisons qui justifient les acte. Vécés, personne, ce qui m’étonne vu qu’elle est constipée comme pas croyable.
La salle de bains, bien sûr. Où elle doit se retaper le portrait. Avec le chantier qu’il y a, elle doit y être depuis l’aurore. Je veux dire depuis pas mal de temps, parce que l’aurore, elle n’a jamais dû en entendre parler. Je pousse la porte. Lumière tamisée. À sa place je ferais pareil.
Elle est là, face à moi.
Tu vas pas me fixer de la sorte longtemps, chérie chérie, je me dis en moi même.
Je sors mon revolver. Il est armé. Je n’aime pas le bruit, alors j’ai mis le silencieux. Je lui tire deux balles en plein coeur et elle disparaît en même temps que le grand miroir en pied. Dans un fatras de verre brisé.
« T’es dev’nu fou ou quoi ? » m’incendie-t-elle, hargneuse.
Je n’avais que deux balles. Merde !
Quelle police ? En tout cas, celle d’assurance n’a pas intérêt à faire comme l’autre, une fois que j’auras rempli mon contrat.
Tout simplement scandaleux ! Et la police, elle fait quoi, je vous le demande ?