Conseil des ministres dans une république bananière

Une république bananière est un pays où le peuple se fait bananer.

— Agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, ouvriers, employés, enseignants… ils commencent sérieusement à nous chauffer les oreilles.
— T’oublies les élèves, les cheminots, traminos, ératépistes, gaziers, le corps médical, les pompiers et même les flics et l’armée. Toute cette agitation, va falloir faire quelque chose.
— Smicards, clodos, petits merdeux des banlieues, anti O.G.M., altermondialistes… je t’en foutrais…
— Quand ils sont les deux à la fois, ça commence à sentir le Rom. 
— Les Roms ! On fait tout pour qu’on les oublie, virés paquet par paquet, mais pires que les cafards, ces cons reviennent. Ça me file le blues, sans compter les réactions des autres pays.
— Pas de souci de ce côté-là ; vous savez très bien que c’est du bidon. Ce qu’on met en place avec nos partenaires résoudra le problème une fois pour toutes. Même si ça prend un peu de temps.
— Çe serait moi, je te foutrais tout cette racaille de travailleurs de merde dehors à grands coups de pied dans le cul, ploucs, manars, enseignants et le reste.
— J’entends bien, mon cher ami, j’entends bien. Mais qui ferait bouillir la marmite ? Qui d’autre nous remplirait les poches ? Certainement pas vous. Ni vous, ni moi, ni personne d’autre parmi les nantis que nous sommes ici, dans notre pays, et partout ailleurs dans le monde.
— Alors on fait quoi ? Parce que l’agitation sociale et les grèves, il va falloir gérer.
— D’abord on négocie pour gagner du temps. Penser à l’intox pour les médias. On peut aussi raidir nos positions, voir ce que ça donne. Si ça craint, on leur donne des miettes, voilà tout. Pas mieux pour calmer le jeu, voire mettre un terme aux grèves.
— OK, mais ça nous fait du manque à gagner.
— Que nenni. On leur donne des miettes, et par derrière on se les nique en douceur. Croyez-moi, on récupère plus que ce qu’on leur donne. Et les miettes, le plus possible mal réparties ; ça divise. Avec ça, aucune chance qu’ils se tiennent les coudes.
— Et avec les médias, pas de risques ?
— Manquerait plus que ça avec ce que ça a coûté ! Muselés ou dans la poche.
Maintenant vous savez ce qu’il vous reste à faire, alors au boulot car on en a plus pour très longtemps à se faire des couilles en or, vous vous en doutez. Et bien-sûr, je veux que tout ceci reste entre nous.

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
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