« On est toujours l’étranger d’un autre »
IbnShobol
Les Roms posent problème, certes, et la voie qu’a choisie le gouvernement pour traiter ce problème n’est peut-être pas la meilleure. Les Roms, sujet d’actualité bien pratique, comme un arbre qui cache la forêt et qui évite, un temps, d’affronter les autres problèmes avec sérénité. Bien arrangeants.
Quoiqu’il en soit, difficile pour le gouvernement et le président, pour l’instant, de changer de cap (aidé par quelles bonnes volontés ?) ou de revenir en arrière. Les critiques pleuvent, assorties ça et là d’injures haineuses et de menaces –parfois bien déplacées–, ce qui en rajoute au climat délétère de ce pays, pourtant réelle démocratie, n’en déplaise à ceux qui, adorant l’odeur de soufre, diabolisent. La critique est facile, mais l’art est difficile, d’autant lorsque, d’une certaine façon, des électeurs trahissent celui pour qui ils avaient voté, ayant vu en lui l’Homme providentiel, le Sauveur. Simple allusion avec mai 40 et l’arrivée au pouvoir de Pétain, (qui, lui, fut nommé vice président du Conseil par un gouvernement, et non pas élu démocratiquement par le peuple).
L’homme providentiel, à la tête d’un état providence dont on attend tout (en lui donnant carte blanche), y compris une liberté absolue, ce qui est quelque peu contradictoire, et qui finit toujours par devenir le bouc émissaire bien pratique. Ce qui n’enlève rien à ses responsabilités.
Individuellement on s’asservit à la technologie, on délègue ses responsabilités, on reporte au lendemain, on exporte ses difficultés et ce qui est gênant et bien encombrant. On ne fait pas face, on se cache la face, on agit comme l’autruche. Et on voudrait être libre, « pépère » et serein en même temps ?
À remettre nos vies entre les mains de… elles finissent par nous échapper, et ce qui se joue au niveau d’un état est le miroir de ce qui se joue au niveau individuel.
Conformisme, quête de liberté, de confort, de sécurité ont fini par nous enfermer dans des prisons dont nous renforçons chaque jour les barreaux.
La démocratie n’est pas à remettre en cause ; la quête toujours inassouvie d’une aisance matérielle, de confort et de sécurité, si.
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Métaphores
• Ne sachant que faire de nos déchets nucléaires, nous les expédions le plus loin possible de là où nous vivons. Avec les conséquences qu’on peut imaginer.
Sur le modèle de la phrase ci-dessus, compléter les phrases inachevées.
• Ne sachant que faire des Roms…
• Ne sachant que faire de nos difficultés, colères, sentiments d’injustice, haines…
• Ne sachant que faire de nos excédents alimentaires, pharmaceutiques, armes…
• Un jour peut-être, ne sachant que faire des nécessiteux, chômeurs, sans-papiers, délinquants, étrangers…