Le jour qu’on était ? Samedi dernier.
D’après la police les manifestants étaient 1. Selon moi, on était 10. Du simple au cinq fois deux. Si encore ils avaient admis qu’on était 2, passe encore, mais là, c’est dur à avaler.
On était dix (10), et je le sais parce que j’étais dans la manif. Pas eux, qui font partie du complot, qui veulent minimiser nos actions et nos engagements en les étouffant dans l’œuf rien qu’à coups de déclarations mensongères. C’est eux qui le disent qu’il faut étouffer tout ça dans l’oeuf.
Un oeuf, je sais pas où ils ont vu qu’il y en avait un par chez nous. Les poulets c’est eux, pas nous.
Après ils nous ont cernés de toute part et emmenés au poste où ils nous ont enfermés sans nous dire où on était. Moi je sais où on était, à cause du dessin rouge en croix qu’il y a sur la façade de l’immeuble.
Bureau skizo, ou un truc comme ça, a crié un inspecteur. C’est toujours les inspecteurs qui crient. On a été interrogés par un autre inspecteur en blouse blanche, sauf quelques traces rouges, bien propre sur lui, à part ça. Un bureau avec des matelas. Les matelas, je sais que c’est fait pour étouffer. J’ai beau avoir regardé, je n’ai pas vu d’oeuf.
Au cas où, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver, j’ai relevé le nom de ce salaud et l’ai gravé dans ma mémoire. Pour le jour où tous ceux du complot seraient jugés. Dans l’encadrement de la porte entrouverte quelqu’un avait demandé «Ça va Le skizo ? ». Pas bien malin.
Le Skizo ! Pas près d’oublier son nom, vous pouvez me faire confiance.
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C’est bien ce que disais dans un autre commentaire : allumé. Si ça continue comme ça tout va brûler.