Ce qu’on peut être con quand on est jeune. Et quand on est con, c’est pour la vie, mais quand on est un jeune con, on ne le sait pas et on s’imagine que ça changera. Ben voyons !
Et plus on est soumis à une bonne éducation où priment les valeurs morales, pour la plupart issues des 10 commandements (j’adore ce mot…), plus on adhère à la connerie et plus on met en place ce qui nous y installera définitivement. Voulant devenir un honnête homme, donc quelqu’un qui se conforme aux règles de bonne moralité, on se fait baiser. Par qui ? Par ceux qui nous enjoignent (pas pour notre bien, mais pour le leur) de nous comporter en honnêtes hommes.
C’est ce que j’ai fait depuis que je suis né, ou du moins ce que j’ai essayé de faire, et en gros ça a marché : je n’ai jamais récolté de fruits de mes actes d’honnête homme, et seuls ceux de mes actes qui se sont un tant soi peu éloignés de mon éthique m’ont été quelque peu profitables.
Ma connerie a participé à mettre des salopards profiteurs au pouvoir (les élections, entre autres, sont faites pour ça), à les enrichir, à les installer dans une aisance matérielle dont jamais je ne connaîtrais ne serait-ce que le centième, la sécurité et le pouvoir, et ce, de façon pérenne.
Aujourd’hui mon grand regret est de n’avoir été ni un affairiste politicard comme le sont de nombreuses personnalités politiques (que je ne citerai pas, chacun les connaissant), ni un marchand d’armes, ni un gangster, ni pape ou évêque, ni un maquereau, ni un de ces animateurs de télé qui se font mousser et ne brillent que par ce que leur envoient de lumière leurs invités, ni un quelconque guru charismatique entouré de belles gonzesses et pétant dans la soie, ni Dieu.
Ma connerie a démarré très tôt, dès l’instant du choix de mon incarnation où, au lieu de m’installer dans les couilles du père de kadhafi (ça n’est qu’un exemple) j’ai atterri dans celles de mon père, trop honnête pour ne pas être con.
Qu’aurai-je gagné au final ? Un paradis illusoire ? Non : l’image d’un con dont personne ne comprendra qu’il n’ait pas « réussi ».
Je suis rassurée, je ne suis pas la seule à n’avoir pas « réussi », mais j’en suis fort aise. Je laisse ma part aux boulimiques.
On devient con quand on permet aux cons de se comporter comme des salauds. Etre gentille ça va un moment à condition de ne pas être cruche.