Honte.
Concernant la coupe franche dans l’aide alimentaire, ce n’est pas d’une décision de justice dont il s’agit, mais d’une décision d’injustice, prise par des inconscients indifférents aux souffrances des petites gens, pleins de morgue, voire de haine contre… les nécessiteux, les pauvres, les paumés, les sans le sou, bref, tous ceux qui ne font pas propre dans le paysage et qu’il faut rendre exsangue en les essorrant pour leur extorquer le peu qui leur reste. Une décision débile pour laquelle les responsables, eux, devraient être traduits devant un tribunal populaire, quelles que soient les raisons qui auraient motivé leur action.
Il auront à répondre de leurs actes. Cela ne se fera sans doute pas par voie de justice, mais par la rue lorsque, excédés, les peuples se soulèveront.
Inconscience.
Alors que, déjà, ça branle dans le manche, des décisions (lois, décrets, réglementations) tout aussi iniques et débiles les unes que les autres sont prises d’autorité par des incapables, des nantis méprisants et campés dans leur superbe qui ne se posent pas la question de savoir s’ils vont pouvoir manger à leur faim, dormir sous un toit, être suffisamment en bonne santé. Sourds aux demandes légitimes des peuples qu’ils exploitent et oppriment, ils continuent à s’engraisser, à se distribuer des richesses qui ne leur appartiennent pas, à discourir de façon lénifiante, à tenir des propos d’un racisme social absurde, à mentir de façon éhontée, à nous bercer d’illusions et à nous mener en bateau. En nous privant de moteur, de voile et même de simples rames.
Qu’ils soient crapuleux ou simplement inconscients, ces agissements sont de sûrs préparatifs à un éclatement de la société, et au-delà, des nations, ce que montre la montée –logique– du populisme et des extrémismes de tout ordre… nouveau.
L’égoïsme aveugle et insensé des couches dirigeantes trouve son écho dans celui des nations : on se méfie, on thésaurise, on escroque, on désunit et on se désunit, on mégote, on dresse des frontières, on s’arme, et chacun à sa façon y va de son terrorisme… libéral (?), s’asseyant sur les grands principes de la démocratie et se gaussant des Droits de l’Homme.
— Chérie, j’espère que tu as acheté tout le stock de tissu.
— Le noir ?
— Ben oui, c’te blague.
— Qu’est-ce que tu crois ? J’ai tout dévalisé. Plus de cent coupons de popeline pour les chemises, vingt de serge, vingt de drap.
— Y’a la commande de chemises noires pour la Hongrie, d’accord, mais ça fait pas un peu beaucoup ?
— Te fais point d’souci. Le carnet de commande va exploser. Hollande, Slovaquie, Suède, Finlande… Plus la commande de Milan. Après, y’a quoi ? Espagne et Danemark, bons contacts. Pour la France, on va bien finir par arranger ça, et j’ai de bons espoirs côté Athènes. Tu peux dormir sur tes deux oreilles.
— Et les casquettes, t’as pensé aux casquettes ?
— Aux casquettes et aux croquenots. Aux galons et aux schlags. Aux armes. Et avec c’qu’il y a comme roms, arabes, juifs et autres métèques, je vais peut-être bien me mettre aux fours.
J’ai un stock de boutons de guètres et de boutons dorés pour uniformes. Où puis-je les fourguer à bon prix ? Merci de me renseigner