Peut-on rire de tout ? Oui, si c’est drôle et encore mieux si c’est désopilant. Sinon, c’est idiot.
Quand je lis dans le projet de constitution en Égypte que la torture sera désormais interdite, saisissant à quel point c’est désopilant, je ne peux que me marrer comme un bossu comme une baleine.
Lorsque une soldatesque étrangère lance des chiens aux trousses de résistants rebelles terroristes d’un pays de sauvages où on vit comme au moyen-âge, avouons qu’il y a de quoi se taper sur les cuisses.
L’accord signé entre le gouvernement et ArcelorMittall m’envahit d’un four rire inextinguible auquel seul un pernicieux mal de côtes, signe d’une franche rigolade, met un léger bémol.
Apprendre que Sarko est payé pour raconter des sottises et faire des pitreries devant des assemblées d’imbéciles me laisse sur le cul, dans un premier temps, puis comprenant rapidement qu’il ne s’agit pas d’une blague, me fait glousser puis piquer une crise de rire dont j’ai bien du mal à me relever. Cependant je ne trouve pas drôle du tout le fait qu’il ne m’invite pas à ses conférences ; comme quoi on ne peut pas rire de tout.
Les couacs à répétition que s’ingénient à produire nos gouvernants me plongent dans un état extatique de rifougnage dont j’ai bien du mal à me dépétrer. Mon cardiologue m’a désormais recommandé de ne plus prêter attention au baratin des uns et des autres.
Les dessins obscènes qui représentent le prophète ne me font pas rire, pas plus que ceux qui représentent le pape dans des positions peu chrétiennes. Non pas que la drôlerie en soit toujours absente, mais je n’ai nulle envie de me retrouver avec ce trop fameux sourire arabe, pas plus que je n’ai envie qu’on m’introduise de force une hostie en quelque partie de mon anatomie pour en chasser le démon qui s’y installé à demeure.
Bachar al-Assad me fait pisser de rire lorsqu’il ose se comparer à son géniteur. Un tel père est indépassable, comme est indépassable le record de 30 000 morts à son actif, si on peut parler d’actif, score que le vieux réalisa en deux coups de cuiller à pot, contrairement à son fiston qui a mis plus de deux ans d’un travail laborieux pour atteindre le même chiffre, somme toute minable.
À part quelques malheureux impayables qui crachent dans la soupe qui les nourrit –ce qui me déclenche tout de même un léger sourire–, pas un ecclésiastique ou un catho bon teint coincés de la braguette qui ne me fassent poiler dès lors qu’ils se mettent à évoquer le sexe. Dilatage de rate assuré si l’un d’entre eux, pris d’une soudaine inspiration peut-être nourrie par un doux souvenir, cite la soit-disant parole christique : Laissez venir à moi les petits enfants.
Poutine. Son apparition m’est tout bonnement miracle, plus encore que celle de Sarko. Nul besoin qu’il prenne la parole pour que, déjà, je me marre doucement, mais s’il se met à raconter ses sempiternels bobards, ma boyauterie se déchaîne et mes côtes s’entrechoquent. C’est sans doute ce qui explique cette propension à la dive bouteille qu’ont les Russes, l’alcool étant un excellent analgésique.
Quoi d’autre ? Les exemples ne manquent pas, mais je n’aurais pas assez d’une vie pour lister toutes les raisons de se taper le cul par terre. Il en est pourtant une dernière à laquelle vous n’échapperez pas : cette histoire d’échappatoire bugarachienne à la fin du monde du 21 de ce mois et de cette année fatidiques : décembre 2012. Quoi ? Vous avez réservé votre place sur ce tas de cailloux du Bugarach ? Sans blague ? Félicitations.